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Texte : Isabelle Aubailly
© Juliana de Giacomi
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Choisir de se consacrer à la renaissance de l’hôtel particulier de sa famille au cœur de Montpellier, c’est l’aventure d’Aude. Une métamorphose associant, patrimoine architectural et pièces phares du design du XXème siècle, le tout posé au cœur de sa ville méditerranéenne, Montpellier.
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Au début du XXe siècle, l’arrière-grand-père de Aude tombe sous le charme de cet hôtel particulier construit en 1870. Proche du centre névralgique, et des artères principales de sortie de la ville, la haute construction empruntait au siècle passé une façade développée, particulièrement soignée et précédée par un perron de belle facture.
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L’hôtel bâti sur deux niveaux est encadré par un joli jardin aux arbres centenaires protégés de la rue. Une dimension attractive pour Aude dont le goût pour la culture et la vie citadine est indéniable. Son énergie et son goût pour la rénovation vont donner un coup d’accélérateur aux travaux quand elle décide de reprendre la maison familiale pour imaginer un projet nouveau, la transformation radicale du lieu en un appartement d’habitation principale et deux appartements promis à la location. Avec l’aide de l’architecte Isabelle Braillon et des architectes des Bâtiments de France, les espaces sont restructurés tout en conservant et en embellissant les traces du passé comme les colonnes du hall d’entrée, les moulures des plafonds, les sols, les menuiseries intérieures, l’escalier.
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Pierre, chêne, métal, les matériaux fusionnent avec les carreaux ciment d’origine, les parquets en pin rénovés.
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« Cela ne ressemble pas à une restauration historique au sens littéral du terme, raconte Aude, nous avons imaginé une maison qui raconte une nouvelle histoire, qui croise les siècles. »
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Toutes les pièces ont été décloisonnées pour apporter de la lumière au lieu de vie. Les ouvertures créées comme la porte sur le jardin est devenue un écran graphique vitré dont la géométrie dessine un panoramique. Aude, collectionneuse forcenée a imaginé un décor autour de pièces maîtresses chinées ou de famille, comme les tableaux anciens intégrés dans sa pièce préférée, la cuisine.
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La cuisine, magistrale, témoigne d’un mélange d’époques. Les plans suivent l’idée d’Aude avec ces placards tout hauteur et ces portes art déco dont le colori est semblable aux carreaux du sol. Une verrière reprend les dessins du trumeau de la cheminée, et du décor des façades de la cuisine comme un fil conducteur au mouvement artistique des années 20.
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Mobilier et œuvres d’art ont été choisis avec l’œil de la collectionneuse. Ici, dans la cuisine une table en palissandre et ses pieds sculptés, là des chaises en bois et cuir scandinave des années 60.
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Les pièces de design du XXe comme les luminaires, les fauteuils Paulin s’intègrent parfaitement au décor. Sans viser la perfection, Aude travaille la patine de l’émotion, détourne l’objet, recueille des pièces chinées, « des objets trouvés de la vie » qu’elle rassemble dans une collection intuitive et vivante.
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Dans les chambres, les textiles, les papiers-peints fusionnent entre eux, apportent douceur et caractère. C’est par l’escalier central, immuable dans sa beauté d’époque, rampe travaillée et marches de marbre que l’on découvre les appartements des étages supérieurs.
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Aude a distillé dans chaque pièce ses objets, son goût pour le beau. On découvre avec ravissement l’appartement qu’elle habitait enfant avec ses sœurs et ses parents, cette cuisine revue et corrigée au charme fou comme un cabinet de curiosités illuminé de mille feux, ce salon cosy et sa banquette moutarde, et les chambres toutes plus jolies les unes que les autres : rideaux de lin clair, têtes de lit en tissu, luminaires contemporains et linge de lit choisi. L’appartement du dernier étage est un cocon sous les toits où chaque meuble, table basse, fauteuil, commode, tableau semble avoir été conçu pour l’espace. La vue depuis le toit est romantique et l’on se plaît à imaginer les soirées d’hiver alanguie sur la dormeuse du petit salon.
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Il faut souligner la délicatesse des salles de bain avec leurs carreaux floraux et la contemporanéité des vasques, robinetterie et petits meubles. C’est toujours un savant mélange entre les vestiges du siècle passé et notre époque actuelle.
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Autre atout de l’hôtel particulier c’est son jardin de curé, à l’ombre d’un grand néflier où Aude replante des rosiers anciens lui rappelant les odeurs du jardin de sa grand-mère. L’ancien lavoir a été transformé en cuisine d’été pour mieux profiter des beaux jours et de cet espace extérieur préservé. Aude est fière d’avoir réussi le difficile exercice d’une rénovation somme toute très compliquée. Il a fallu ajuster les lieux en pensant des espaces au rythme différent tout en composant une décoration intérieure en toute cohérence avec les vestiges du passé. On aime cette maison retrouvée, cette sincérité qui raisonne dans chaque pièce.
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Les temps changent, la beauté des lieux reste immuable.
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Architecte
Isabelle Braillon /
braillonisabellearchitecture@gmail.com
Miroir d’entrée et trumeau de la cheminée
Véronique de Soultrait /
veronique-de-soultrait.com
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Salles de bain
Magali Richard / richard-carrelages.com
Ferronneries et structures métalliques
Ludovic Boyer (LBOY métallerie)
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Cuisine
L’atelier de Saint-Paul
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Cheminée
Espace 34
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Verrière
Angeline Clermont /
atelier-vitrail-montpellier.fr
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Appartements du 1er et 2nd étage sur
www.villa-alice.fr
