Texte : Isabelle Aubailly
© photos : @liliinwonderland pour Plum Living
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L’artiste, dessinatrice et designer Ekhi Busquet, partage sa vie avec son compagnon Mathieu, Paris et le sud. Célébrée par l’industrie du design, ses créations placent l’imaginaire, la facétie, au cœur du jeu et de la vie.
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Un dernier étage dans la vieille ville, comme un promontoire sur les toits de la cité. La grande bleue se déroule au loin comme un diamant brut. Les tuiles des immeubles anciens dévoilent leurs teintes brique, beige et rouge.
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Ekhi et Mathieu ont eu un véritable coup de cœur pour cet appartement XIXe en agora, au cœur de la ville ancienne de Marseille. Toutes les façades comportent 3 hautes fenêtres, l’appartement étant traversant, l’air circule aisément lors des chaudes journées d’été.
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« Cette architecture est caractéristique des immeubles de la vieille ville en 1880 » raconte Ekhi. Il y a aussi l’espace, la hauteur sous-plafond et cette impression de liberté quand on domine les toits.
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Ekhi a déstructuré l’intérieur afin qu’il corresponde mieux à leur manière de vivre. La plus grande chambre a été transformée pour accueillir leur fils de 2 ans afin qu’il puisse s’exprimer dans son espace sans déborder dans les pièces de vie.
Leur chambre se découvre à l’arrière du salon dans un belvédère que l’on atteint en grimpant sur une échelle de piscine XXL, c’est la « boîte à dodo », un espace sous les toits pour dormir, lire… tout simplement. Le dressing est devenu bureau, les cloisons ont été abattues pour offrir des pièces de vie spacieuses et colorées.
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Ekhi use et abuse des bleus qui sont le prolongement de sa passion pour la mer. Née proche de l’océan à Bayonne, elle voue maintenant un goût immodéré pour la Méditerranée et toutes ses nuances de bleu.
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Le vibrant bleu roi, le nocturne bleu nuit, le pâle bleu ciel, tous les bleus apaisent et s’associent facilement aux teintes plus claires.
Dans cet intérieur, la couleur a permis de délimiter les espaces. L’appartement est découpé par des gestes colorés pour aider à la navigation intérieure.
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D’un côté le bleu, celui que l’on découvre de la terrasse dans le ciel et la mer. De l’autre côté des terres de Sienne pour rappeler la vue sur les toits, le sol ocre.
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Enfin pour retrouver le charme des années passées, effacer le modernisme créé par les propriétaires précédents, Ekhi et Mathieu ont voulu des arches ; les courbures adoucissent l’espace et apportent un raffinement esthétique, une théâtralité à l’image de ses propriétaires. L’ameublement est peuplé des créations d’Ekhi et de ses nombreuses collaborations avec une inspiration méridionale évidente. Le ton est donné, les facéties de l’artiste sèment le trouble et bougent les lignes.
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Le clou du spectacle c’est l’espace extérieur, cette pièce supplémentaire ouverte aux quatre vents offre en toutes saisons des vues surprenantes et des moments uniques, d’un simple café en matinée à un dîner festif en soirée, dans la cité phocéenne une terrasse est un lieu indispensable pour mieux apprécier la douceur de vivre.
Le rire de Ekhi est communicatif notamment lorsqu’elle raconte avoir découvert sur sa terrasse un canapé en kit, apporté par la tramontane un soir de grand vent ! L’art, la poésie, la vie dans le sud façonnent la créativité d’Ekhi. Cet appartement ensoleillé met en scène le savoir-faire et l’imagination de la designer, il est le parfait reflet d’une vie joyeuse aux couleurs uniques.
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Rencontre avec Ekhi Busquet
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Née à Bayonne, puis baladée à Nice, Ekhi décide d’étudier à l’École Boulle à Paris. Très vite elle intègre de grandes entreprises comme l’Oréal ou Dior, pour lesquelles elle opère comme directrice artistique. Enfin à 30 ans elle décide de travailler à son compte et développe des partenariats avec de nombreuses marques.
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Décor&Sens : Bonjour Ekhi, merci de nous accorder cet entretien. Vous êtes née à Bayonne, mais votre parcours vous a menée à Paris. Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer l’École Boulle ?
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Ekhi Busquet : Bonjour ! J’ai toujours été passionnée par le design et l’artisanat. L’École Boulle représente pour moi l’excellence dans ces domaines. C’était un moyen d’acquérir des compétences solides et de rencontrer des professionnels inspirants.
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D&S : Vous avez passé 7 ans chez L’Oréal puis chez Dior. Comment ces expériences ont-elles façonné votre carrière ?
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E. B. : Ces années m’ont beaucoup apporté. Travailler chez Dior en particulier a été un véritable tremplin. J’ai dirigé une équipe de designers, ce qui m’a permis d’affiner ma vision et de comprendre l’importance de la direction artistique dans le luxe.
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D&S : Après ces expériences enrichissantes, qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre structure il y a sept ans ?
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E. B. : J’ai ressenti le besoin de me libérer des contraintes corporatives et de donner libre cours à ma créativité. Avec le soutien de Dior, j’ai pu me lancer dans des projets qui me tenaient à cœur, notamment la valorisation de l’artisanat d’exception.
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D&S : Vous avez développé des collections en auto-édition, comme les Estampillées et les Eternelles. Pouvez-vous nous en dire plus ?
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E. B. : Absolument ! Les Estampillées mettent en avant le travail avec des personnes en situation de handicap, tandis que les Eternelles explorent les bio matériaux. Chaque collection est une réflexion sur l’éthique et la durabilité.
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D&S : Les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans votre succès. Comment les utiliser vous ?
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E. B. : Instagram est l’outils de mon succès car j’ai réussi à me faire connaître au travers de mes projets et je m’en sers comme plateforme commerciale pour mes collections. C’est très ludique pour moi et j’aime créer au travers de cet outils des moments essentiels de ma vie d’entrepreneuse entre Paris et Marseille. J’essaie de mettre de la bonne humeur sur les réseaux et ça fonctionne !
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