La Maison du Golf

La Dolce Vita à l’ombre des pins parasols

À l’écart de l’agitation de la ville touristique, le quartier du golf de la Grande-Motte cultive la dolce vita à l’ombre des pins parasols. Ambiance balnéaire et architecture de caractère inspirée des années 80.

En 1962, sous l’impulsion du Général de Gaulle et de ses ministres, nait la volonté d’aménager près de 200 kms de littoral entre la Camargue et les Pyrénées afin d’accueillir un million de futurs estivants en provenance du Nord de l’Europe et de la France entière. C’est l’un des projets touristiques et urbanistiques les plus importants réalisés en France et en Europe dans la pé- riode dite des « 30 glorieuses ». Jean Balladur est un architecte avant-gardiste et philosophe dans l’âme. Il ose imaginer uneville moderne, à l’architecture hors du commun, reposant dans un écrin de verdure et plaçant l’Homme au cœur de ses réali- sations : La Grande-Motte.

C’est un lieu de villégiature original et poétique, de par son architecture aux types d’habitats variés ; convivial, de par ses espaces publics aérés, ses commerces et ses sites de loisirs ; et agréable, de par sa végétation et ses cheminements piétons ombragés. Le Golf de La Grande Motte, créé en 1986 dans la plus pure tradition floridienne, est l’œuvre du prestigieux archi- tecte de Golf américain, Robert Trent Jones Senior, l’homme aux 500 golfs ! De grandes maisons contemporaines au regardtourné vers les pelouses immaculées du golf vont s’élever et clôturer le développement de la Grande-Motte.

Cette maison aux lignes aussi dessinées qu’affirmées est un écrin à l’abri des regards. Ancrée dans le XXe siècle, son architecture n’en est pas moins intégrée dans son environnement. On ne connaît pas le nom de l’architecte qui, dans les années 80, a imaginé cette villa totalement ouverte sur l’extérieur avec des terrasses multiples qui offrent à chaque pièce un point de vue sur le jardin. Cette vaste maison prise d’assaut par le soleil est basée sur le principe d’opposition, de dualité, pour un équilibreparfait tel le Yin et le yang, pour atteindre une perfection mathématique, architecturale et spirituelle.

Une architecture sculpture, l’équilibre des opposés, formes convexes et concaves, masculins et féminins et reprend les codes de la ville imaginée par Jean Balladur.

Les propriétaires ont eu un véritable coup de cœur pour la situation et le caractère authentique de cette villa. Déployée sur 220 m2, la bâtisse est séquencée en plusieurs volumes. Plongeant vers la piscine avec ses larges ouvertures, la pièce commune mêle les matières brutes, le lin, le bois autour d’une palette aux nuances naturelles. La cuisine totalement réhabilitée est installée face au paysage. Epurée et fonctionnelle, elle profite de l’apport de lu- mière de la verrière totalement revisitée par l’Atelier du Savoir Fer.Une aile est dédiée à la partie parentale tandis que les autres chambres sont accessibles par un immense escalier de bois et de métal, comme une œuvre d’art qui laisse toute la transparence à l’immense baie-vitrée de l’entrée. 

La vraie réussite de cette réhabilitation est d’avoir réussi à préserver des éléments authentiques tout en améliorant les espaces. Les baie-vitrées anciennes ont disparu pour laisser place à d’originales menuiseries cintrées qui suivent le dessin de l’architecture d’origine. L’escalier de béton a disparu pour ouvrir l’espace et permettre à la lumière naturelle de traverser les pièces du rez-de-chaussée.

Enfin, l’éclairage minutieusement étudié, met en valeur les arrondis, les façades et chaque espace.
On aime cette dualité de l’architecture et des matériaux repris par la décoratrice : la brutalité du sol en béton ciré, la douceur du mobilier en bois et tissu, la poésie des suspensions.

Sur la large terrasse hérissée de palmiers et plantations méditerranéennes, des pergolas inspirées des moucharabiehs travaillent leurs ombres portées. Un bassin à l’eau bleutée reprend les codes architecturaux de la bâtisse avec ses arrondis et ses mosaïques vertes.

Ici la famille aime à se ressourcer et à se retrouver, un héritage fait de joie de vivre et d’esprit d’avant-garde.