Il faut aimer sortir des sentiers battus et serpenter vers le pays de Pézenas. Entre Montpellier et Béziers, le Pays résume à lui seul la beauté des paysages et du patrimoine méditerranéens : l’histoire des villages anciens et la vigne ont jeté ici les bases d’une identité singulière. Rayonnant par son offre culturelle Pézenas est la ville de Molière. Avant de rejoindre la ville ancienne, un chemin nous conduit au prieuré de Saint-Jean-de-Bébian. On aperçoit de loin le chai en pierres et l’allée de cyprès qui conduit au domaine.
Une belle histoire
Tout a commencé en 2008 quand la famille russe Pumpyanskiy a racheté le site. Leur fils Alexander, après des études financières à Genève, a donné vie à ce projet viticole. Chargé d’histoire, « le Prieuré de Saint-Jean-de-Bébian » avec son chai à barriques du 18e siècle, sa chapelle du 11e siècle et les bâtiments du 17e entièrement réhabilités sont aujourd’hui une réussite œnologique emplie de charme. Alexander a tout d’abord réussi à convaincre le chef Matthieu de Lauzun de quitter sa table étoilée à Gignac, en lui offrant la possibilité de s’exprimer dans un bel écrin tout neuf. Le chef joue une étonnante partition entre saveurs orientales et méditerranéennes, et s’en remettre à son talent c’est s’offrir un délicieux voyage aux saveurs étonnantes. Matthieu a vite compris la beauté du site et la possibilité d’une nouvelle table au cœur d’un domaine unique. La rénovation a été confiée à l’architecte d’intérieur Raymond Morel et alterne entre matières brutes, vielles pierres et mobilier contemporain. L’architecte a su garder l’âme du bâtiment, de ces vieilles bâtisses traditionnelles que l’on retrouve un peu partout dans toutes les propriétés viticoles de famille en Languedoc. Les volumes sont optimisés, le caractère viticole est conservé mais le mobilier, les luminaires et les œuvres artistiques apportent beaucoup d’authenticité à l’ensemble. Dans la continuité du site, « Les chambres du Prieuré » ont vu le jour quelques mois plus tard. Dans l’ancienne demeure des Moines du 16 e siècle, 10 chambres de charme aux dimensions atypiques ont été imaginées par Raymond Morel. L’ambiance est presque théâtrale entre ces murs épais, inspiration campagne chic, mobilier recyclé, pierres apparentes, bois brut et tonalités claires, coussins de velours et plaids en laine. L’atmosphère feutrée est apportée par le sol en parquet brut, les tapis marocains, la lumière tamisée et les luminaires en rotin. Un vrai coup de cœur pour la suite de 80 m2 avec une hauteur sous-plafond de 4 mètres, sa bibliothèque remplie d’objets et de livres chinés, ses cartons à chapeaux posés au sol, son plafond avec ses poutres repeintes en blanc et ses rideaux de lin épais. Les salles de bain traitées avec des matériaux naturels comme la pierre, l’ardoise et le marbre sont élégantes et spacieuses. Les fenêtres ouvertes apportent le chant des oiseaux, le chuchotement du vent dans les arbres, un éclat de rire d’enfant. Le plus spectaculaire dans chaque chambre ce sont les ouvertures vers l’extérieur, campagne à perte de vue, vignes bien alignées, arbres centenaires. Le voyage ne s’arrête pas là, un chemin converge à travers massifs et arbustes vers la piscine et ses plages de détente. Fauteuils colorés en jaune, bleu et champagne, bassin d’eau turquoise et parasols blancs apportent au décor naturel une folle envie de se prélasser et de profiter du lieu. À quelques mètres la chapelle du 12e siècle se découvre après un cheminement au travers d’oliviers centenaires. Dans le soleil les couleurs ocre, rose des murs et la pierre s’illuminent, les volets et portes de bois vert répondent à la végétation, le temps n’existe plus… nous sommes bien dans un lieu idéal pour se ressourcer quelques heures ou quelques jours.